telecablesat.fr 14/12/2010

«Mentalist» : les raisons du succès  
Diffusion: Mercredi 15 décembre 2010 à 20:45 sur TF1

Chaque mercredi, «Mentalist» attire une moyenne de 9 millions de téléspectateurs. Loin devant les «Experts» et autre «NCIS»… Mais quelles sont les raisons d’un tel engouement ?

Semaine, après semaine, la série imaginée par Bruno Heller (Rome) assure les meilleurs scores d’audience de TF1 et de la chaîne américaine CBS, qui diffuse actuellement avec le même succès la saison 3 de Mentalist. La série est non seulement un des porte-drapeaux du genre, mais elle renoue aussi avec une certaine tradition du feuilleton télévisé façon Columbo.

Un genre plébiscité par le public
Il n’y a pas si longtemps, Anthony Zuicker, créateur de la franchise des Experts, expli - quait que la série policière était une figure incontournable du paysage cathodique. «C’est en fait la base même d’une bonne chaîne de télévision», déclarait-il avec malice. Pour ne rien gâcher, le héros de Mentalist est positif, intelligent et surtout rassurant. Si toutes les polices du monde comptaient dans leur rang un Patrick Jane, le crime ne paierait plus !

Des épisodes calibrés au millimètre
La recette est toujours la même. On commence par le meurtre, on présente très rapidement un suspect que personne ne soupçonne sauf notre mentaliste qui, après une enquête minutieuse, va acculer l’assassin. Ce dernier finit par craquer et tombe misérablement dans les filets du piège tendu par notre héros. C’est l’exploitation classique mais toujours efficace de la lutte du Bien contre le Mal.

Patrick Jane, clone du lieutenant Columbo
Comme Columbo, Patrick Jane est intelligent, manipulateur et maîtrise comme personne l’art de la déduction. Son sens de l’observation est aiguisé et sa maladresse volontaire. Entre les deux héros, les références et clins d’oeil sont d’ailleurs nombreux. Il y a le code vestimentaire (imperméable froissé pour Columbo contre costume trois pièces sur mesure, impeccablement repassé pour Jane), la voiture atypique de fabrication française (une 403 décapotable pour le premier et une Citroën DS pour le second), et les manies (le cigare pour l’un et la tasse de thé pour l’autre). Ah, on allait oublier ! Leurs femmes respectives occupent une place importante dans leur vie, mais pour des raisons différentes.

Charismatique et touchant
L’histoire de Patrick Jane est dramatique. Sa femme et sa fille ont été assassinées par le tueur en série Red John (fil conducteur de la série). Sa condition attise la compassion, et même s’il est un peu arrogant et supérieur, c’est pour mieux dissimuler son mal-être et sa soif de rédemption.

Simon Baker, interprète (gendre ?) idéal
Paris Barclay, un immense réalisateur de séries TV, dit du comédien australien «qu’il est le Sean Connery de la série TV. Il a la classe, la stature et le talent». Autant dire que le charme et l’élégance naturelle du comédien fonctionnent à plein régime sur un public aussi bien féminin que masculin.

Une série feuilletonante
Tout le savoir-faire des auteurs de séries américaines est contenu dans Mentalist. Elle est feuilletonante mais pas trop, les personnages sont attachants mais jamais larmoyants, le héros arrogant par touche mais toujours séduisant. Jamais la série ne prend le parti des méchants, elle ne défend que les causes entendues et ne soulève aucun débat. C’est parfois un peu lisse et un peu vain, mais ça passe partout et ça s’exporte sans problème.

Cédric Melon
Télécâble Sat Hebdo
mardi 14 décembre 2010 - 06:00